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Histoire : Les médias associatifs audiovisuels : bref historique et état des lieux
Posté par Tele Mont Ventoux le 21/09/05 (1217 lectures)



Pendant ce temps du côté des télévisions associatives...

L’histoire de la télévision amateur, militante reste à faire [11]. Il conviendrait de suivre plusieurs itinéraires qui précèdent les initiatives actuelles, de tracer des généalogies plus ou moins directes ou connexes (création hors circuits habituels, militantisme, activité artistique, etc.), de mouvements qui utilisaient alors des outils anciens, puis de nouveaux moyens d’expression et de communication entre groupes. Autant d’initiatives qui pour certains des acteurs débouchaient sur la question d’une diffusion en direction d’un public plus large.

Ces mouvements à l’origine des télévisions associatives actuelles se situent, notamment, dans le fil du cinéma militant, du cinéma du réel, de l’art vidéo et de la vidéo (et radio) militante et participative.

Pour toutes ces formes d’expression, artistiques, militantes, ludiques etc., la question du statut juridique se pose, notamment pour ceux qui souhaitent passer à la diffusion hertzienne afin de sortir de la confidentialité, quelquefois extrême, de la réception (alors que d’autres préfèrent préserver leur potentiel d’innovation quitte à en rester à l’écart de ce mode de diffusion). À cet égard, l’histoire d’Ondes Sans Frontière (OSF) qui a commencé à diffuser en 1998, dans l’est parisien, montre comment différents courants (artistiques, militants, professionnels critiques, usagers des médias, français, émigrés,...) qui se sont réunis autour d’un projet de télévision associative, participative, d’accès public, ont vécu l’aventure. Après « le bonheur des commencements », moment de grâce, riche de promesses, les différents possibles, quelquefois contradictoires se sont heurtés, même si OSF continue, non sans difficulté, sa route [12].

À l’époque du monopole de radio-télé-diffusion, la question des médias locaux est traitée en termes d’interdiction. Ainsi la loi Lecat de 1978, spécialement votée pour répondre à un vide juridique en matière de répression et les pouvoirs publics, dans leur combat contre les « radios libres » entendent faire respecter par tous les moyens ce monopole. Il en ira de même en matière de télévision : les premières télévisions pirates sont vite fermées.

La fin du monopole est loin de régler la question. Si la loi de 1982 proclame dans son article premier « la communication audiovisuelle est libre », cette liberté est ambivalente ou polyvalente. Sa lecture renvoie à la fois à la liberté d’entreprendre, à la liberté d’expression audiovisuelle pour les citoyens (y compris pour ceux qui ne peuvent être des entrepreneurs au sens classique du terme), et même à la liberté d’être informé ? [13]

Mais quelle sera la forme juridique des nouvelles télévisions ? Cette question - celle du statut de nouveaux acteurs télévisuels - n’a pas été posée, tant « la réponse allait de soi » : La réponse à une question demeurée implicite est calquée sur le modèle juridique des opérateurs nationaux : elle conduit à n’envisager que seule une société commerciale pouvait prétendre à obtenir une autorisation d’émettre [14] La loi de 1986 remplacera ce système par celui de l’autorisation, avec une procédure publique d’appel à candidatures.]]. Par un retournement du raisonnement, lors du débat de la loi d’août 2000, le débat sur l’acceptation du statut associatif reconnu apte à obtenir une fréquence s’étendra au national. C’est ce texte qui permet aujourd’hui à Zalea TV d’être candidat à un appel à candidatures sur le TNT au plan national.

Pour autant, jusqu’à la loi d’août 2000, le statut d’association (loi de 1901) n’était pas reconnu. Une association ne pouvait répondre à un appel à candidatures du CSA, pour obtenir une fréquence de diffusion hertzienne ; cette possibilité étant réservée aux seules sociétés commerciales [15].

La lutte pour le droit des télévisions associatives à l’existence

Un large mouvement social s’est développé en France pour faire aboutir ce droit, en mettant en acte sans attendre depuis plus de 20 ans cette communication associative essentiellement de proximité.

- La Fédération nationale des vidéos des pays et des quartiers (FNVDPQ) regroupe depuis 1989 un certain nombre de ces structures de proximité qui existaient depuis plusieurs années [16] Elles ont en commun le projet de développer une action audiovisuelle de communication, le plus souvent, de proximité au service du développement socio-économique et culturel « d’un pays », avec un souci de démocratie locale. Il s’agit de « faire de la télévision avec les gens et non sur les gens », en stimulant ainsi la prise en main de l’outil audiovisuel par les participants eux-mêmes (formation), pour se mobiliser sur l’expression de revendications et l’affirmation de leur identité locale. C’est une télévision d’initiative venant de la base, mettant en question les modèles imposés par les médias dominants. Ces structures sont sous statut associatif à but non lucratif. La composition diversifiée (voire disparate) de la FNVDPQ en fait un mouvement réel, bien implanté sur l’ensemble du pays, mais, en même temps, relativement timide sur le plan des luttes pour « d’autres médias » en France. Le tout commercial qui submerge les télévisions de villes aujourd’hui semble radicaliser la position de la Fédération [17].

- La Coordination Permanente des Médias libres (CPML) [18] s’est créée en mai 1999 et disparaîtra en 2000. Pendant sa brève existence, elle a relayé et rassemblé des initiatives existantes, à un moment où se sont multipliées les actions pour créer des médias « libres, indépendants de toutes forces politiques et financières, sans emprise du journalisme de marché, sans concession aux idéologies et aux pratiques d’exclusion sociale, raciste, xénophobe, homophobe et sexiste » , marquant ainsi le cadre de l’exercice de sa liberté.

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